Selon une étude du consultant Accenture citée par « Le Vif-L’Express », la fraude à l’assurance se monterait en Europe à 12 milliard d’euros par an. En Belgique, elle représenterait 250 millions d’euros. Aux frais des assurés : on estime que chaque famille supporterait chaque année un surcoût de primes d’environ 150 euros pour financer l’ensemble des fraudes non décelées, écrit le magazine.
Aucune branche d’assurance n’est épargnée par le phénomène. Et les archives des compagnies regorgent de situations où elles ont été l’objet (de tentatives) d’escroqueries qui ont – ou non – finalement abouti devant les tribunaux.
Au niveau des voitures, la garantie vol de l’assurance omnium est régulièrement mise à contribution pour faire face à des difficultés financières. Cas classique : avec ou sans la complicité d’un réseau, le propriétaire du véhicule revend sa voiture à l’étranger, de préférence hors UE, puis la déclare volée en Belgique. Il touche ainsi deux fois la valeur de son véhicule. Les assureurs ne sont cependant pas si crédules : ils ont aujourd’hui tendance à exiger systématiquement deux jeux de clé avant d’indemniser la victime présumée. Autre tendance : noyer son véhicule à l’abri des regards. On repêche encore chaque année plusieurs centaines de véhicules dans les canaux et rivières de Belgique…
Dans la branche incendie, sachant qu’un sinistre total amène l’assureur à rembourser la valeur à neuf de l’immeuble sans obligation de reconstruire, certains escrocs vont jusqu’à mettre le feu à leur immeuble, convaincus d’empocher une indemnité supérieure à la valeur de revente du bâtiment. C’est parfois aussi le fait de commerçants dont le commerce est en difficultés. Dans la plupart des cas cependant, les experts des pompiers et/ou du parquet parviennent à déterminer la cause non accidentelle de l’incendie.
A plus petite échelle non plus, les fraudes ne sont pas rares. Certains vont jusqu’à simuler un cambriolage ou, s’il a réellement eu lieu, à déclarer bien plus que ce qui a réellement été dérobé. D’autres, après avoir cassé accidentellement un objet de valeur, s’arrangent avec un ami pour faire intervenir l’assurance familiale de ce dernier bien qu’il n’ait rien à voir avec le sinistre.
Les fraudeurs encourent en tout cas de sévères sanctions. Si la fraude est établie, ils ne seront bien entendus pas indemnisés. Si elle l’est a posteriori, ils seront sommés de rembourser. Bien entendu, la compagnie résiliera également leur(s) contrat(s) et signalera le fraudeur au fichier Datassur, ce qui rendra difficile la souscription d’un nouveau contrat chez un autre assureur. Enfin, elle n’hésitera pas à porter plainte au pénal. A bon entendeur…